Du mésusage des antibiotiques

« Les antibiotiques, c’est pas automatique » ! Lancé en 2002, le slogan des campagnes d’information visant à réduire la consommation d’antibiotiques en France a largement marqué les esprits. En toile de fond, se dessine encore aujourd’hui un enjeu économique mais aussi médical face à un usage inapproprié de ces médicaments.

Dans quel cas les antibiotiques sont-ils efficaces ?

L’antibiotique est un médicament qui aide à lutter contre une infection bactérienne (pneumonie, infection urinaire, septicémie…). La découverte de ce traitement thérapeutique constitue une avancée médicale considérable, permettant de soigner certaines maladies jusque-là incurables, à l’instar de la tuberculose et de la septicémie durant la 1ère moitié du XXe siècle…

Les antibiotiques sont par contre totalement inefficaces face à un virus. Il n’y a donc aucun intérêt à en consommer en cas de grippe, rhinopharyngite, bronchiolite ou angine virale… De même, en cas de mycose cutanée et autres champignons, inutile de faire appel aux antibiotiques, ils n’auront aucun impact sur la guérison de la maladie.

Y-a-t-il un risque à en consommer régulièrement ?

OUI ! Utilisés à tort, les antibiotiques perdent leurs bénéfices. Avec le temps, ces médicaments consommés de manière inappropriée deviennent moins efficaces, en raison de l’émergence de résistances de certaines souches bactériennes. Malgré une stabilisation de la prescription d’antibiotiques en France, l’enjeu sanitaire reste majeur encore aujourd’hui.  Chaque année, plus de 160 000 personnes sont contaminées par une bactérie résistante aux antibiotiques. Parmi elles, près de 8% en meurent. Rien de moins anodin que de se soigner à l’aide de médicaments antibiotiques donc ! D’autant plus lorsque l’on sait que ceux-ci agissent contre les mauvaises bactéries, mais aussi contre les bonnes. Résultat : des troubles digestifs dus à la destruction des bactéries qui forment la flore intestinale pouvant entrainer des maux de ventre, nausées, diarrhées… Pensez à compléter votre prise d’antibiotiques par une consommation de probiotiques. Ces micro-organismes se retrouvent dans de nombreux produits laitiers (yaourts, lait ribot, fromages comme le cantal, le gruyère, le camembert ou encore le roquefort) ainsi que dans le pain au levain et les olives. Dans certains cas, des réactions allergiques peuvent également toucher l’organisme, notamment la peau, entraînant des démangeaisons, voire l’éruption de boutons. En cas de fortes intolérances, il est primordial de consulter son médecin qui adaptera ou changera le traitement en conséquence.

Que faire de ses antibiotiques une fois son traitement terminé ?

De deux de choses l’une, même si votre état de santé s’améliore, il est impératif d’aller au bout de votre traitement antibiotique :

• Si les symptômes ont tendance à disparaître quelques jours après le début du traitement, la maladie, elle, est toujours là. En stoppant le traitement trop tôt, celle-ci reviendra à la charge de plus belle, et ce de manière souvent plus intense.
• D’autre part, en cas d’arrêt prématuré, vous favorisez la résistance de la bactérie au médicament. Ce qui aura pour effet de le rendre inefficace la prochaine fois que vous le prendrez.

Dès lors, il ne vous reste plus qu’à suivre à la lettre les consignes de posologie votre médecin.

A l’inverse, une fois le traitement terminé, ne réutilisez pas vos antibiotiques, encore moins pour une autre personne. Un traitement est spécifiquement prescrit pour un certain type d’infection et adapté à chaque personne.

A la fin du traitement, pensez à rapporter toutes les boîtes entamées ou non utilisées à votre pharmacien. Celles-ci seront remises à une filière de collecte et de recyclage dédiée.

Un geste qui permet de limiter les risques d’accident domestique : consommation de médicaments inappropriés ou périmés etc… Retrouvez notre article sur le tri de des médicaments.

On ne saurait trop le rappeler : un usage modéré et raisonné des antibiotiques favorise leur efficacité.

Il en va de sa santé. Alors levez le pied !